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Changer de Prénom en France : Guide Pratique 2025

Table des matières

Le changement de prénom en France est une procédure clairement encadrée par la loi.

Le Cabinet Chreifa BADJI OUALI, expert en droit de la famille, vous propose ce guide complet mis à jour en 2025.

Cette démarche est encadrée par la loi et peut être accomplie auprès du tribunal judiciaire.
Si vous envisagez donc de changer de prénom, voici tout ce que vous devez savoir pour mener à bien votre demande, y compris les étapes, les délais, les tarifs et les motifs de refus.

Pourquoi envisager un changement de prénom ?

En droit français, vous avez la possibilité de demander à changer votre prénom si vous justifiez d’un intérêt légitime. Cet intérêt peut être personnel, familial, psychologique ou administratif. Par exemple, vous pouvez souhaiter changer un prénom perçu comme difficile à porter, associé à une identité différente de celle que vous vivez, ou à l’origine de problèmes sociaux ou administratifs.

Plus précisément, la jurisprudence accepte régulièrement des demandes motivées par des situations telles que le harcèlement scolaire ou professionnel, un changement de genre, des convictions religieuses ou culturelles, ou encore des problèmes familiaux entraînant un besoin légitime de modification d’identité :

  • Raison d’ordre personnel : un prénom que l’on trouve difficile à porter, qui ne correspond plus à l’identité de la personne ou qui est source de moqueries. Si une personne subit un harcèlement scolaire ou professionnel lié à son prénom, cela peut être un motif légitime pour demander un changement de prénom.
  • Contexte culturel ou religieux : dans certains cas, un prénom est changé pour s’adapter à une culture ou à une religion différente. Par exemple, une personne d’origine étrangère pourrait souhaiter adapter son prénom à la culture française pour mieux s’intégrer.
  • Problèmes familiaux : parfois, un changement de prénom est envisagé pour échapper à des tensions familiales. Un autre motif légitime pourrait être la volonté d’honorer un membre de la famille en prenant son prénom, ou encore pour rétablir un prénom traditionnel qui aurait été changé par erreur dans les registres de l’état civil.

—> Bon à savoir : il est important de noter que la demande doit être justifiée par des motifs légitimes. La loi refuse par exemple de changer un prénom pour des raisons purement frivoles ou uniquement à des fins de confusion (hors cas liés à la volonté d’éviter des confusions administratives ou juridiques. Par exemple, une personne peut demander à changer son prénom si son nom est identique à celui d’une personne ayant des antécédents judiciaires, pour éviter les erreurs dans les démarches administratives ou les confusions avec cette personne).

Exemples concrets :

  • Le cas de personnes transgenres : en 2019, la Cour de Cassation a validé la possibilité de changer de prénom pour les personnes transgenres sans passer par une opération de réattribution sexuelle, au motif que le prénom est lié à l’identité personnelle.
  • Le cas de la moquerie scolaire : un tribunal a accepté un changement de prénom pour une personne qui souffrait de moqueries et d’humiliation à cause de son prénom, trop peu courant et source de moqueries au sein de son école.
  • Changement pour éviter une confusion légale : un individu a demandé à changer de prénom pour éviter d’être confondu avec un criminel ayant commis des actes dans sa ville natale.

Comment effectuer concrètement une demande de changement de prénom ?

Depuis la réforme de 2016, la procédure se déroule directement auprès de votre mairie de résidence ou de naissance. Vous devez compléter un formulaire officiel Cerfa (1623301 pour les majeurs, 1623401 pour les mineurs), accompagné d’une copie intégrale récente de votre acte de naissance, d’un justificatif d’identité, d’un justificatif de domicile, et des documents attestant de la légitimité de votre demande.

Le cabinet Chreifa BADJI OUALI recommande vivement de présenter un dossier clair et complet, détaillant précisément vos motifs et en y ajoutant toutes les pièces justificatives pertinentes (témoignages écrits, certificats médicaux, lettres officielles démontrant les difficultés administratives rencontrées, etc.).

1. Rédaction de la demande

Il faut tout d’abord rédiger une demande motivée, expliquant pourquoi vous souhaitez changer de prénom et en quoi cela est justifié. Il est important de fournir tous les documents qui appuient votre demande, tels que des attestations ou des certificats médicaux en cas de besoin (par exemple, pour des raisons psychologiques ou d’identité).

  • Une personne transgenre pourrait demander à changer de prénom pour mieux correspondre à son genre ressenti. Des attestations de suivi médical ou des lettres daccompagnement dun psychologue peuvent être jointes pour justifier cette demande. Le tribunal prendra en compte limpact psychologique négatif du prénom actuel sur lindividu.
  • Une jeune fille portant un prénom rare ou jugé « vieux jeu » pourrait être victime de moqueries à l’école. Elle pourrait fournir des témoignages de ses enseignants, de ses camarades, ou de ses parents pour prouver que son prénom est source de détresse. De même, des preuves d’impact sur sa vie sociale et professionnelle pourraient être des éléments clés pour convaincre le juge de la légitimité de la demande.
  • Une personne qui a subi un changement de prénom lors dun conflit familial pourrait expliquer que ce prénom est lié à des événements douloureux et désire changer pour un prénom plus neutre. Cela pourrait être justifié par des témoignages de proches ou des extraits de décisions judiciaires confirmant la situation.
  • Une personne portant le prénom « Jean Dupont » peut demander à changer de prénom si elle est fréquemment confondue avec un autre « Jean Dupont » ayant un casier judiciaire, ce qui entraîne des erreurs administratives ou des soupçons infondés. Dans ce cas, des lettres dattestations de banques ou d’employeurs, confirmant la confusion, peuvent soutenir cette demande.
  • Une personne originaire de pays arabes pourrait vouloir changer son prénom afin de faciliter son intégration en France, si ce prénom est perçu comme difficile à prononcer ou trop associé à une origine géographique particulière. Cela peut être justifié par des témoignages demployeurs ou des exemples de difficultés dintégration dans les milieux professionnels.
  • Une personne qui se convertit à lislam pourrait demander un prénom plus en lien avec sa nouvelle foi. Dans ce cas, une déclaration de son imam ou dun leader spirituel pourrait être utilisée comme preuve pour légitimer cette demande.

2. Dépôt de la demande

La demande doit être déposée auprès du tribunal judiciaire du lieu de résidence. Vous devrez compléter un formulaire de demande et soumettre vos pièces justificatives, notamment une copie de votre acte de naissance, des justificatifs de domicile et d’autres documents pertinents.

  • Pour effectuer une demande de changement de prénom, vous devez remplir un formulaire spécifique, le Cerfa 16233 01 si vous êtes majeur, ou le Cerfa 16234 01 si vous êtes mineur. Ce formulaire est essentiel pour toute modification légale de prénom, et vous pouvez le télécharger depuis le site officiel demarchesadministratives.fr 

  • Il est important de noter que la procédure peut varier si vous êtes à l’étranger ou si vous êtes un réfugié. Vous trouverez toutes les informations nécessaires, ainsi que les démarches spécifiques à suivre sur le site officiel Service Public.

  • Si vous êtes mineur, l’accord du représentant légal est nécessaire, et pour les enfants de plus de 13 ans, leur consentement est également requis. Après la soumission, l’officier d’état civil examinera votre demande. Si le dossier est jugé incomplet ou nécessite plus d’investigation, il pourra être transféré au procureur de la République pour une décision finale.

3. Enquête préalable

Dans certains cas, le juge peut décider de procéder à une enquête préalable, surtout si le changement de prénom risque de nuire à des tiers.

Cela peut inclure des avis des parents, ou même des témoignages si la demande émane d’une personne mineure ou si des conséquences imprévues peuvent en découler.

Qu’implique cette « enquête préalable »? :

  1. Consultation des parents : dans le cas d’une personne mineure, le juge peut demander un avis aux parents ou tuteurs légaux pour s’assurer que le changement de prénom ne nuira pas à la situation familiale, au bien-être de l’enfant, ou à son identité.
  2. Enquête sociale : le juge peut décider d’instruire une enquête sociale, ce qui peut inclure des entretiens avec des proches, des éducateurs, ou des psychologues. Cela vise à évaluer les motifs de la demande et vérifier si elle répond à des raisons légitimes. Par exemple, si le changement de prénom est demandé pour des raisons psychologiques liées à une souffrance identitaire, le juge peut souhaiter avoir l’avis d’un professionnel.
  3. Avis de tiers : si le prénom actuel a des implications juridiques ou administratives importantes (par exemple, si le prénom est en lien avec un patrimoine familial ou une réputation publique), le juge peut solliciter des témoignages de personnes qui pourraient être affectées par ce changement. Cela peut inclure des avis de collègues de travail, d’anciens employeurs, ou d’autres personnes ayant un lien étroit avec la personne concernée.
  4. Publicité de la demande : dans certains cas, une publication de la demande dans un journal d’annonces légales peut être requise, afin d’informer le public et de permettre à toute personne qui pourrait être affectée par le changement de prénom de formuler des objections. Cela est souvent demandé lorsque la demande a un potentiel de conséquence importante.

Dans tous les cas, l’objectif de cette enquête est d’éviter que le changement de prénom n’entraîne des effets juridiques ou sociaux indésirables pour les autres parties concernées. Elle permet également au juge de mieux comprendre les raisons profondes de la demande pour s’assurer qu’elle est justifiée.

4. Décision du juge

Le juge rendra une décision après avoir examiné la demande. Si la demande est acceptée, un arrêté de changement de prénom sera délivré. La procédure peut prendre entre 6 mois et 1 an selon la complexité de la demande et des vérifications à réaliser.

Quel est le contenu de cet arrêté ?

—> Contenu de l’arrêté : l’arrêté mentionne le nom complet de la personne, le nouveau prénom accordé, et précise les modifications à apporter sur les actes de naissance et autres documents officiels de la personne concernée. Il indique aussi les justifications sur lesquelles la décision du juge est fondée, ce qui peut inclure des motifs d’ordre psychologique, familial, ou social, ainsi que les éléments de l’enquête préalable, le cas échéant.

—> Mise à jour de l’état civil : une fois l’arrêté signé, la modification doit être inscrite en marge de l’acte de naissance de la personne. Cela officialise légalement le nouveau prénom, et permet à la personne d’obtenir des documents (carte didentité, passeport, carte vitale, permis de conduire, etc) mis à jour avec son nouveau prénom.

—> Effets juridiques et administratifs : l’arrêté ouvre la voie à la mise à jour de tous les documents administratifs de la personne concernée. Cela inclut la mise à jour de ses dossiers dans les administrations publiques, les organismes de sécurité sociale, les banques, les employeurs et autres instances ayant besoin de l’identité officielle de la personne. Il est important de noter que ce changement de prénom n’a aucune incidence sur les relations familiales ou patrimoniales, telles que les droits successoraux, qui restent attachés à l’identité légale complète de la personne.

—> Obligations de notification : l’arrêté prévoit aussi que la personne concernée doit faire en sorte que tous les organismes officiels ou privés qui détiennent ses informations soient informés de ce changement. Cela peut inclure la fourniture d’une copie de l’arrêté aux autorités administratives, établissements financiers, ou autres institutions concernées.

Les délais et tarifs d’un changement de prénom

La procédure auprès de la mairie est gratuite, mais il est essentiel de prévoir des coûts annexes pour la mise à jour des documents officiels (carte d’identité, passeport, permis de conduire, etc.).

Les honoraires d’un avocat, bien que facultatifs, peuvent se révéler précieux en cas de dossier complexe ou si la mairie transmet le dossier au procureur de la République pour enquête complémentaire. Ces honoraires varient généralement entre 500 et 1 500 euros selon la complexité du dossier et l’accompagnement nécessaire.

Le délai moyen constaté par le cabinet Chreifa BADJI OUALI est compris entre 6 mois et un an, selon la nécessité ou non d’une enquête complémentaire ou d’une procédure judiciaire ultérieure en cas de refus initial.

—> Détails bons à savoir : le dépôt de la demande au tribunal judiciaire est généralement gratuit en lui-même, mais il peut être nécessaire de fournir des copies certifiées et des documents annexes (acte de naissance, justificatif de domicile), ce qui peut occasionner des frais de quelques dizaines d’euros pour les timbres fiscaux ou les copies dactes officiels.


Bien que le recours à un avocat ne soit pas obligatoire, il est souvent conseillé, surtout si le dossier est complexe ou si des preuves doivent être fournies pour justifier le changement. Les honoraires peuvent donc varier entre 500 et 1 500 euros selon l
avocat et la complexité du dossier. Certains cabinets offrent des tarifs réduits pour des démarches simples, tandis que d’autres facturent des honoraires plus élevés pour des demandes impliquant des enquêtes ou des justifications spécifiques.


Dans le cas où des documents spécifiques doivent être authentifiés ou où des éléments supplémentaires doivent être fournis, des frais de notaire peuvent s
ajouter, bien que ceux-ci soient rarement nécessaires dans le cadre dune demande de changement de prénom. Les frais de notaire varient selon le type de prestation et peuvent atteindre une centaine deuros pour des attestations.

Laide juridictionnelle (AJ) peut être accordée pour les demandes de changement de prénom, notamment si la personne concernée dispose de revenus modestes. Si le demandeur remplit les conditions de ressources pour lobtention de lAJ, il peut bénéficier dune prise en charge partielle ou totale des frais de justice et, dans certains cas, des honoraires davocat. La demande dAJ doit être faite séparément et implique de fournir des justificatifs de revenus et de charges.

Motifs de refus d’un changement de prénom

Les refus surviennent généralement en raison d’une absence d’intérêt légitime suffisamment démontré, d’une atteinte potentielle aux droits d’autrui ou encore d’une demande jugée contraire à l’ordre public :

  • Absence de motif légitime : si le juge considère que la demande n’est pas suffisamment justifiée, ou qu’elle est dénuée d’intérêt personnel ou d’urgence.
  • Perturbation dun tiers : si le changement de prénom perturbe un enfant mineur, ou si un prénom déjà attribué à un autre individu pourrait créer une confusion.
  • Contexte juridique ou administratif : si le prénom demandé est susceptible de créer des malentendus juridiques, par exemple, dans le cadre de contrats légaux ou d’enregistrements fiscaux.

En cas de refus par l’officier d’état civil, celui-ci transmet votre dossier au procureur de la République. Si le procureur refuse à son tour, vous pouvez saisir le JAF (Juge aux Affaires Familiales) du tribunal judiciaire compétent.

Les concrètes conséquences après acceptation de votre changement de prénom

Une fois accepté, le changement est officiellement inscrit en marge de votre acte de naissance. Vous devez ensuite actualiser vos documents administratifs et personnels auprès des institutions publiques et privées concernées. Ce changement ne modifie aucunement votre filiation ou vos droits successoraux.

Des conseils pour réussir votre demande

Pour maximiser vos chances de succès, le Cabinet Chreifa BADJI OUALI vous conseille vivement de :

  1. Préparer un dossier complet et précis : la demande doit être motivée et accompagnée de preuves concrètes. Plus votre dossier sera solide, plus vous aurez de chances que votre demande soit acceptée.
  2. Ne pas faire preuve de précipitation : si vous êtes mineur, les tribunaux peuvent examiner votre dossier avec plus de soin. Attendez que votre demande soit suffisamment argumentée et justifiée.
  3. Être prêt à défendre votre demande devant le juge : si la procédure le nécessite, vous devrez peut-être vous présenter devant le tribunal pour justifier votre demande. Prendre un avocat spécialisé peut être un atout pour vous guider dans ce processus.
  4. Vous renseigner sur les délais de traitement : un avocat peut vous informer sur la durée de la procédure et vous accompagner pour anticiper les démarches administratives à venir. Prenez rendez-vous avec le cabinet de Me Chreifa BADJI OUALI. 

Le cabinet Chreifa BADJI OUALI accompagne régulièrement ses clients dans ce type de recours pour augmenter leurs chances de succès grâce à une argumentation solide et bien préparée.

Ce guide juridique 2025 a été rédigé par le Cabinet Chreifa BADJI OUALI, expert reconnu en droit de la famille/ droit des étrangers, afin de vous offrir un soutien complet et précis dans vos démarches de changement de prénom en France.

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